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Article de presse - L'enseignement catholique actualités

 

Cours d’anglais d’outre-Manche

A l’école parisienne Notre-Dame Saint-Roch (1er arr.), Ryan enseigne l’anglais aux CM1… depuis Bristol. Un miracle que permet la visioconférence, avec l’aide du professeur de la classe qui facilite les échanges. Amazing !

 

Les rideaux viennent d’être tirés. Dans la pénombre, le silence se fait. Les vingt-huit écoliers de la classe de CM1 de Claire-Marine Chossat attendent que leur professeur d’anglais se connecte. Sur le tableau numérique interactif (TNI), son visage apparaît enfin dans une fenêtre en haut à droite, tandis que la date du jour s’affiche en anglais. C’est de la ville de Bristol, au sud-ouest de l’Angleterre, que Ryan va faire cours à ces écoliers parisiens de l’école Notre-Dame-Saint-Roch (1). « Hello ! How are you ? », lance-t-il avec une bonne humeur contagieuse et une diction parfaite. Commence alors un temps d’échange de trente minutes d’une rare intensité. Dès que Ryan pose une question, une forêt de doigts se lève mais c’est Claire-Marine qui distribue la parole. En retrait, le professeur des écoles veille à ce que chacun reste concentré et participe à tour de rôle. Ryan, de son côté, peut voir la frimousse des élèves qui lui répondent, grâce à une caméra qui s’oriente avec le son. Le drapeau irlandais s’affiche à présent sur le tableau. Trèfles et lutins suivront car nous sommes le 17 mars, jour de la saint Patrick. L’occasion d’évoquer ce pays et sa culture, en introduisant des mots de vocabulaire nouveaux, tel « shamrock » (« trèfle »), l’emblème de l’Irlande. Captés par les diapositives colorées qui se succèdent avec dessins, photos et textes, les enfants ne perdent pas de vue Ryan qui leur sourit de sa fenêtre. Et ils jettent aussi un œil sur leur cahier grand ouvert qui reprend la leçon du jour. Après une révision du vocabulaire nouveau, la leçon se complexifie car il faut énoncer à présent des phrases avec des structures grammaticales plus difficiles. « Very good ! » s’exclame Ryan qui ne corrige pas les élèves mais reprononce les mots correctement. Décomplexés, la plupart d’entre eux s’expriment sans peur de se tromper et semblent très bien comprendre Ryan. La séquence se terminera par une grille de mots croisés que les écoliers viendront compléter à tour de rôle sur le tableau interactif.

 

Claire-Marine Chossat, 24 ans, plébiscite sans réserve ce cours hors norme. Nommée à Notre-Dame-Saint-Roch dès l’obtention de son concours, la jeune femme n’a eu aucun mal à « intégrer » Ryan dans sa classe. Possédant elle-même un bon niveau d’anglais (2), elle comprend très bien son collègue et prépare en amont chaque séance. « Nous avions vu jeudi dernier, le vocabulaire ainsi que le jeu à la fin et j’avais préparé une trace écrite, collée dans chaque cahier », explique-t-elle. « Les élèves devaient relire leur fiche pour aujourd’hui, d’où leur aisance ce matin mais il arrive qu’ils s’en sortent très bien avec moins de préparation », confie l’enseignante. Cette année, Claire-Marine est passée d’une à deux séances hebdomadaires de visioconférence par semaine et elle note « des progrès impressionnants » chez ses élèves. Bien que la deuxième « visio » ne soit qu’une répétition de la première, les élèves y participent avec le même entrain, heureux de trouver plus vite les réponses. Mais qu’en disent les élèves ? « Ryan nous apprend la bonne prononciation et les mots exacts », souligne Louise. « Je m’exprime beaucoup plus facilement. Avant on faisait beaucoup d'écrits et des coloriages… », note Pierre. « On ne comprend pas toujours ce qu’il dit. C’est plus dur », tempère Luna. « Moi, je comprends tout ! Et les petits schémas qui s’affichent nous aident bien » complète Louis. Claire-Marine qui reconnaît avoir elle-même amélioré son anglais en écoutant Ryan, note toutefois un point faible : « Les leçons sont très centrées sur l’oral. Il faut avoir une leçon de grammaire de temps en temps. Faire travailler aux enfants la différence entre « There is » et « There are » par exemple ».

 

Martine Hazak, 65 ans, enseigne elle aussi à Notre-Dame-Saint-Roch. En charge d’une classe de CM2, elle programme également deux séances hebdomadaires de « visio ». « Je me considère incapable d’enseigner l’anglais toute seule, reconnaît-elle. J’ai étudié cette langue jusqu’en terminale mais à mon époque, on ne poursuivait pas cet apprentissage à l’Ecole normale. » L’anglais étant devenu obligatoire dans le primaire, celle-ci a reçu une formation… de cinq jours ! « Avec la visio, j’ai progressé. Je comprends tout mais je m’exprime peu car je suis consciente d’avoir un très mauvais accent », explique-t-elle. Ce qui ne l’empêche pas de faire des points de grammaire, des feuilles de synthèse et d’évaluer ses élèves. Aux enseignants qui craindraient que ces cours dématérialisés ne représentent une menace, elle répond : « Les professeurs des écoles ont un rôle à jouer eux aussi. On ne peut pas se contenter de la visio ! ». Celle-ci se félicite par ailleurs du bon niveau de ses écoliers, pointés par les collèges parisiens qui les accueillent en 6ème : « Les parents nous rapportent que nos élèves font partie de la tête de classe en anglais ».

 

Brigitte Guilhen, la dynamique directrice de l’école, se félicite elle aussi de cette innovation qu’elle a introduite : « Il y a cinq ans, quand je suis arrivée à Notre-Dame-Saint-Roch, je suis allée voir une école primaire publique en ZEP qui utilisait la visio. J’en suis revenue emballée. » Pendant un an, elle utilise la plateforme goFLUENT qu’elle abandonne en découvrant Educastream (3), une société française spécialisée dans ce domaine. Partenaire de l’Education nationale, après avoir été retenue dans le cadre du plan « 1 000 visioconférences » (4), Educastream possède une solide expérience. Sa solution intègre « l’aide à l’installation et la formation au dispositif, un encadrement technique et pédagogique assuré toute l’année et un accès illimité aux ressources pendant et en dehors des sessions de visioconférences d’anglais », précise le directeur des opérations, Xavier Martin. A ce jour, cinquante écoles primaires, y ont recours (aucun collège ni lycée), dont deux écoles catholiques parisiennes : Fénelon, depuis la rentrée 2013, et Notre-Dame-Saint-Roch, depuis trois ans déjà. Un vrai plus pour Brigitte Guilhen qui tient à varier les modes d’apprentissage pour ne pas lasser les élèves. « En maternelle, une initiation à l’anglais, l’italien et l’espagnol est faite avec les parents à travers des chants et des comptines ; en CP, les enseignantes assurent les rituels de la langue étrangère et préparent une pièce de théâtre en anglais, avec l’association Langues en scène (5), à raison d’une heure par semaine pendant dix-huit semaines ; en CE1-CE2, un professeur de langue maternelle anglaise, Diane Marshall, accompagne par demi-groupe les classes chaque semaine. Un péri-éducatif est proposé en version payante pour les familles, sous le label School is cool (6). La variété des moyens pédagogiques aide les élèves à rester dans une belle et saine motivation », expose la directrice. La visioconférence est donc réservée aux CM1/CM2 : d’où la fraîcheur et l’enthousiasme avec lesquels les écoliers abordent ces leçons en immersion virtuelle. Sylvie Horguelin.

 

1. Ecole Notre-Dame-Saint-Roch, 37 rue Saint-Roch, 75001 Paris. Dir. : Brigitte Guilhen.

2. Elle possède le niveau Certificat de Compétences en Langues de l’Enseignement Supérieur, une certification adossée au Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues.

3. https://www.educastream.com

4. Il consistait à déployer des cours d’anglais en visioconférence dans les écoles, sur 1000 sites à partir de la rentrée 2008. Un plan financé par le MEN pendant un an seulement…

5. https://www.langues-en-scene.com 

6. Société Mome Sweet Mome, 37 Bd St Martin, 75003 Paris. Tél : 01.40.12.12.12.

 

Equipement et coût

 

L’abonnement par classe et par année à Educastream est de 600 euros, auxquels s’ajoutent 20 euros par visioconférence, soit environ 1000 euros par classe et par an pour une séance par semaine. Un coût bien inférieur à celui d’un intervenant extérieur, note Brigitte Guilhen. La connexion se fait via le logiciel webEx (l’application visioconférence de Cisco). La classe doit être équipée d’une bonne connexion internet, d’un ordinateur, d’un TNI (Tableau Numérique Interactif) avec vidéoprojecteur, d’une webcam ou d’une caméra et d’un micro.

 

Sylvie Horguelin, Secrétariat général de l’enseignement catholique

 

Publié le : mai 2014

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