Can et May
Relire les fiches B1 et B2 sur ce point.
CAN
ORIGINE
Elle est la même que celle du verbe allemand équivalent "können" dont les conjugaisons au présent font éclater la parenté : "kann". A ne pas perdre de vue non plus que le verbe lexical know a une origine commune avec can, communauté d'origine qu'on retrouve dans des emplois (non synonymes) comme :
• I cannot play chess.
• I don't know how to play chess.
Bien retenir que can marque le fait que la relation entre le sujet et le prédicat (S/P) n'est pas considérée par l'énonciateur comme allant de soi, et ce, que l'énonciateur évalue les chances de réalisation de l'action (de la relation S/P) (possibilité/impossibilité*), qu'il commente les caractéristiques du sujet** (capacité, savoir), on qu'il essaie d'agir sur le sujet**: autorisation, demande d'autorisation, refus d'autorisation).
*valeur dite assertive ou épistémique.
**valeur dite pragmatique ou radicale.
Can pouvant contenir ces trois valeurs, il est facile pour les énonciateurs de jouer sur le(s) mot(s) :
• Police officer :" I'm sorry, Sir, you can't park here in front of a fire-hydrant".
• Driver : "What do you mean I can't park here? Just watch me!"
-Je regrette, Monsieur, mais vous ne pouvez pas vous garer ici devant une bouche d'incendie.
-Comment ça, je ne peux pas me garer? Tiens, regardez-moi faire!
(Et le conducteur négocie un créneau parfait devant la bouche d'incendie, ferme la voiture et s'éloigne).
L'humour de la situation tient au fait que le conducteur fait semblant de prendre can au sens de la capacité physique,
quand le policier utilisait le même can pour marquer l'impossibilité due à l'interdiction.
Il essayait en fait d'être courtois. L'emploi de may not ou must not l'aurait été beaucoup moins…
Can "joue" avec may le même jeu que shall avec will.
En anglais (moderne) la demande de permission se fait plus souvent avec can qu'avec may (ce qui peut vouloir en dire long sur l'évolution des rapports
sociaux…), ce dernier étant toujours considéré comme plus poli, plus formel (en fait la réalisation de la relation établie avec may est moins probable (évidente?) que celle établie avec can. (voir tableau animé N°2 attaché
à la fiche modaux (1)). Cet emploi peut être considéré comme une façon de forcer la main de l'énonciateur dont l'autorisation dépend.
• May I go out tonight, Mom, it's Saturday, we don't have school tomorrow?
• All right, but don't make it too late.
• Thanks, can I come back a little after 12?
-Puis-je sortir ce soir, Maman, on est samedi, il n'y a pas cours demain?
-D'accord, mais ne rentre pas trop tard.
-Est-ce que je peux rentrer un peu après minuit?
On notera que le français joue dans le même registre : la demande de permission formelle (et dont le résultat est loin d'être acquis) se fait avec la forme "puis-je" (qui comme may est de moins en moins utilisée dans ce type de contexte, ce qui en dit long sur l'évolution des rapports humains dont le langage se fait le miroir en français également… ).
Une fois l'autorisation acquise, on trouve naturel d'en demander une autre avec can (!) et le "puis-je" du français devient "est-ce que je peux" … (faute de pouvoir dire *"peux-je" … !)
(Le signe * devant un énoncé marque
son caractère agrammatical et/ou irrecevable).
Noter que la nuance possible avec "puis-je" n'existe plus aux autres personnes de la conjugaison…
Autre exemple inversé pour rappeler aux enfants que rien ne va de soi … :
• Can I have some more cake, Mom?
• You certainly can, but you may not.
Glose : quand on veut quelque chose, il faut le demander poliment…
On a dans les exemples ci-dessus l'illustration de ce que les linguistes appellent phase 1 (may) et phase 2 (can). On retrouvera ce phénomène dans quasiment tous les "couples" de modaux étudiés.
On rencontre parfois des emplois de can dont la valeur se rapproche de la notion de concession :
• He can be unbearable at times, I grant you, but he's generally a charming person. (= Il peut lui arriver de se montrer insupportable, je vous l'accorde, mais c'est en général un homme charmant.)
(On retrouve ici la notion de qualité inhérente au sujet).
MAY
ORIGINE
May "descend" de son cousin allemand "mögen" dont certains des sens (multiples) se retrouvent dans ceux de l'auxiliaire anglais, en particulier les emplois avec effets de sens de politesse, de possibilité/ probabilité,
de concession, etc; l'idée de volonté, se retrouve dans les emplois de may relatifs à l'autorisation et/ou à l'interdiction. Le concept de capacité physique par contre a disparu de l'emploi de may au profit de can.
May est devenu un modal, ce qui n'est pas le cas de "mögen" qui reste un verbe à caractère très lexical comme ses équivalents français "pouvoir" et "vouloir".
Comme le tableau animé N°2 attaché à la fiche des modaux (1) le montre, may marque avant tout le caractère non-inhérent du rapport entre le sujet et le prédicat (toujours dans l'esprit de l'énonciateur). Cette valeur est valable quel que soit l'emploi de may (pragmatique/radical ou assertif/épistémique).
Les énoncés retenus dans la fiche B2 illustrent très clairement la situation :
16-year-old boy:
• Dad, may I take your brand new Ferrari tonight? I'd like to take Jane to Prom with it.
• You know what, Jane? We may use Dad's Ferrari to go to Prom tonight. I just asked him over the phone. He said he'd call back.
Boy's girlfriend:
• Wake up, Ethan, your dad may be a very cool father, but I doubt he'll let you drive that kind of car.
On parle rarement du may de concession dans les grammaires scolaires malgré la fréquence de son emploi tant à la forme affirmative qu'à la forme négative :
• He may not be very clever, but I know he will eventually succeed for he's a very hard worker.